Les altérations
PML
Les altérations présentées dans cet article n'ont pas un nom particulier. Afin d'être clair dans mes explications, j'ai choisi de les baptiser altérations traditionnelles par opposition à d'autres techniques (overblows/overdraws ou altérations "valvées" découvertes plus récemment).
Nous avons vu que les notes produites par un harmonica ne sont pas parfaitement stables. C'est par tâtonnement, un peu au hasard, qu'il a été découvert que l'on pouvait faire baisser (rendre plus grave) la note la plus aiguë de chaque trou.
Rappel : La note la plus aiguë (en orangé) est la note aspirée pour les trous 1 à 6 et la note soufflée pour les trous 7 à 10.
La nouvelle note obtenue se situera donc entre la note naturelle aiguë et la note naturelle grave.
A cause de l'inversion du sens des notes, nous obtiendrons l'altération en aspirant dans les trous 1 à 6 et en soufflant dans les trous 7 à 10.
Nous allons donc pouvoir obtenir les notes suivantes :
N° du trou | Nous obtiendrons | |
1 | DO# | |
2 | FA et FA# | |
3 | SIb, LA, SOL# | |
4 | DO# | |
5 | MI et FA n'étant séparés que par un demi-ton, l'altération est inutile | |
6 | SOL# | |
7 | SI et DO n'étant séparés que par un demi-ton, l'altération est inutile | |
8 | MIb | |
9 | FA# | |
10 | SIb et SI |
Exemple d'une altération dans le trou N°4 d'un harmonica en DO. les 3 sons correspondent à RE - DO# et DO
Comment les déclencher ?
C'est par une altération facile (moins difficile) que nous allons commencer.
Commencez avec un harmonica en DO ou plus aigu. Les altérations sont un peu plus dures à produire sur les harmonicas graves.
d'abord sans harmonca
Essayez de siffler en aspirant en commençant par une note aiguë pour tendre vers une note plus grave.
Prenez conscience qu'en aspirant l'air vient sur votre palais et que la mâchoire recule.
Essayez en ne laissant passer que très peu d'air.
Une fois familiarisé avec cette gymnastique de la bouche, essayez de la reproduire dans le trou 4 d'un harmonica plaqué sur vos lèvres. Vous pouvez presser légèrement sur l'arrière de l'harmonica avec un doigt afin qu'il n'y ait pas de fuites aux commissures des lèvres.
Un peu de physique à oublier très vite.
Il y a une expérience amusante à faire sur un harmonica dépourvu de ses capots.
Vous déclenchez une altération, par exemple dans le trou 4 et donc en aspirant, et vous venez bloquer avec votre doigt la lamelle aspirée N°4, celle que vous jouez. Vous constatez alors que l'altération perdure.
Ceci signifie que bien que vous provoquiez une altération en sollicitant la lamelle la plus aiguë d'un trou (et que obtenez une note plus grave) c'est en fait la lamelle grave qui vibre de façon plus aiguë.
Ne retenez qu'une chose, il faut toujours jouer la lamelle la plus aiguë d'un trou pour obtenir une altération traditionnelle et obtenir ainsi une note plus grave.
On peut dès lors comprendre que la note produite par une altération traditionnelle ne pourra pas être plus grave que le son produit par la lamelle grave et ne pourra pas être plus aiguë que le son produit par la lamelle aiguë.
Cette connaissance du fonctionnement physique de l'harmonica va nous permettre d'aborder une autre technique d'altération: les overblows et les overdraws.